Accompagnements Individuels
Accompagnement de Vanessa #sexualité #viol
séance par téléphone
Vanessa me consulte pour un sujet intime. Après une relation sexuelle, elle se sent particulièrement perdue et perturbée, et cela se répète après chaque rapport sexuel. Elle précise qu'elle n'a absolument rien à reprocher à l'homme avec qui elle a une relation intime. Ils se connaissent bien et ont une relation basée sur l'écoute et le dialogue.
De manière générale, Vanessa apprécie le rapport au corps et à la sexualité, qui sont pour elle des sources de motivation et de partage. Cependant, elle ne comprend pas cet état perturbant qui persiste pendant plusieurs jours après l'acte sexuel. Elle en vient presque à envisager d'arrêter toute activité sexuelle dans sa vie.
Dans la situation de Vanessa, où rien dans sa relation ne semble indiquer un problème, il faudra chercher ailleurs.
Il est fort probable qu'une mémoire du passé se réactive après l'acte sexuel.
Est-ce la peur de l'engagement dans une relation de couple ? La crainte de fonder une famille, de concevoir un enfant, d'être enceinte ou d'avoir à envisager un avortement ? Non, rien de tout cela, bien que cela aurait pu être le cas.
J'avais une autre intuition, mais je n'en parlerai pas lors de notre premier échange téléphonique.
Suite à cet échange, elle m'écrit le lendemain pour me dire qu'elle a trouvé ! Qu'elle a identifié le moment où cela la projetait...
Voici la séance, partiellement relatée, que nous ferons ensemble.
Elle me partage qu'au cours de la nuit dernière, elle s'est reconnectée au viol qu'elle a subi étant enfant. Elle en avait toujours eu conscience, mais elle ne pensait plus que cela pouvait être un problème. De plus, elle apprécie sa féminité, le sexe et sa relation avec les hommes ne semblent pas être un problème de prime abord.
Je lui explique alors qu'une femme abusée ou violée développe souvent une sexualité en lien avec son traumatisme, et qu'il est important de prendre en compte tous les états d'être qui entourent l'acte sexuel physique.
Le traumatisme crée en général une dissociation, et on peut retrouver un phénomène que j'appelle la "fragmentation du moi".
C'est évident chez elle, et elle est en contact intuitif avec des parts blessées en elle. Il y a la présence d’une part très en colère, dure, déterminée à écarter tout obstacle de son chemin. Son obstacle, c'est cette autre part d'elle qui est faible et blessée. Une part d'elle devient le bourreau de l'autre.
Note : Cette part dure, dominatrice et écrasante symbolise également le violeur. Les cas cliniques en psychologie montrent que le violeur laisse une empreinte de sa violence dans la victime. (NDR : comme un élément possessif).
Avec Vanessa, nous allons parler à ces parts, à la part faible (victime) ainsi qu'à la part dure (bourreau : forte mais dénuée d'empathie). Cela prendra environ une vingtaine de minutes, en travaillant sur l'enfant intérieur et en écoutant les besoins avec la technique de Communication NonViolente (CNV).
La séparation (dualité) provoque une souffrance interne, le clivage interne s'impose sur le cerveau rationnel... Depuis le mental, il n'y a que des stratégies pour satisfaire l'une ou l'autre part dans l'espoir d'atteindre un état de victoire (faussement perçu comme une paix) et une détente permanente. Maintenant, nous allons essayer de dépasser cet état pour apporter de la transformation.
La part victime est accueillie (par l'écoute et la présence non jugeante), puis valorisée pour ses qualités d'être joyeuse, créative et légère, ensuite elle sera invitée à apporter ses ressources dans le grand jardin du cœur (on ramène ce fragment d'un "moi isolé" dans le "grand Moi"). La part bourreau est assez surprise de voir ce changement chez sa concurrente victime, mais elle reste sur ses gardes, elle ne fait pas totalement confiance à celui qui accompagne Vanessa dans ce processus car je représente les hommes... Que veut cet homme ? Veut-il avoir des relations sexuelles avec moi ? (Vanessa projette ses conditionnements : les hommes profitent de moi et m'abusent).
Avec diplomatie, je vais lui expliquer que dans tout traumatisme ou conflit, le bourreau et la victime souffrent, et que les deux parties ont un immense intérêt à retrouver la paix et la guérison. Cela leur sera utile pour mener une vie plus détendue. Je lui dis que, en tant qu'homme, je souffre aussi de "cette femme blessée", car elle me juge automatiquement (projection de sa blessure) en tant qu'homme comme étant un danger et un potentiel violeur. Vanessa s'empêche ainsi de se mettre en relation authentique avec moi (représentant les hommes) et elle m'empêche également de la rencontrer dans une relation authentique à cause de sa blessure (nous sommes en réalité tous les deux affectés).
L'accompagnement provoque un changement chez Vanessa, ce qui met sa part bourreau sur la défensive. Pour accéder plus profondément, nous allons calmer le mental de Vanessa, la rassurer pour qu'elle puisse trouver un espace physique de détente plus profond en elle. Elle est d'accord, et va s'autoriser à ressentir ce qui est désagréable au plus profond d'elle... et en peu de temps, tout change dans son intériorité.
Elle sera très émue par ces nouveaux accords de paix qui se jouent en elle, très surprise également de constater que cela peut être aussi proche d'elle, aussi réel.
En effet, le traumatisme la projetait continuellement dans une perception de cet instant. C'était la perception ici d'un moment du passé, une subjectivité qui s'est transformée pendant la séance. Cette accompagnement est un grand pas en avant, elle se sent épuisée mais contente de ce qui vient d'être fait.
Le processus de guérison n'est bien sûr pas fini, mais elle sent les possibilités d'une vie meilleure, et cette transformation interne va la motiver à continuer le travail engagé.
Retour de Vanessa 2 mois après le soin:
"Avant, en partageant la sexualité avec un homme, je sentais une fermeture au niveau de ma poitrine. Cela m’empêchait de profiter pleinement de l’acte amoureux. Je sentais comme une difficulté à être dans ce moment de partage et de communion. Maintenant, cette sensation a disparu, et cela est un changement radical pour moi.
L’expérience d’abus lorsque j’étais enfant a provoqué une profonde blessure de dévalorisation. J’avais compris tout cela durant mes années de psychologie, mais l’accompagnement avec toi m'a permis de sentir une détente, une ouverture de toute cette zone de la poitrine, ainsi que la disparition du sentiment de dévalorisation en lien avec la sexualité. C’est comme de la cohérence qui s’établissait à tous les niveaux.
Cette ouverture a aussi permis d’établir une autre connexion avec mon partenaire, plus profonde et intime. Une connexion naturelle et intime s’établit à chaque partage dans l’intimité. Ce changement est époustouflant !